Jouer au Poker dans un casino à l’aide d’IA : bonne ou mauvaise idée ?

Le poker, ce jeu de cartes emblématique des casinos, fascine depuis très, très longtemps. Il est aussi devenu, depuis des dizaines d’années, un terrain de jeu passionnant pour les chercheurs en intelligence artificielle (IA).

Un petit rappel des règles du poker pour commencer, pour ceux qui auraient oublié. Le but est simple : avoir la meilleure main possible, ou faire croire à ses adversaires qu’on l’a. Facile, non ? Sauf que… le poker, c’est aussi un jeu d’information incomplète, où le bluff est roi. Et ça, pour une IA, c’est un sacré défi !

Imaginez : vous êtes une IA. Vous avez accès à une quantité phénoménale de données, vous pouvez calculer des probabilités à la vitesse de l’éclair. Mais au poker, vous ne voyez pas les cartes de vos adversaires. Et eux, ils peuvent mentir ! Une IA qui ne sait pas détecter le bluff (mais elle sait bluffer !), ça peut finir mal.

Malgré ces difficultés, les chercheurs en IA n’ont jamais résisté à l’appel du poker. Dès les années 1980, un programme nommé Orac s’est frotté au jeu. Mais il faudra attendre les années 2010 pour voir apparaître des IA capables de rivaliser avec les meilleurs joueurs humains.

En 2017, c’est la consécration : Libratus, une IA développée par des chercheurs de Carnegie Mellon, bat quatre pros du poker dans un tournoi en tête-à-tête. Une victoire historique, qui montre que les IA sont capables de s’adapter à des situations complexes et imprévisibles.

Mais comment diable une IA peut-elle apprendre à jouer au poker ? Eh bien, il y a plusieurs techniques. La plus connue, c’est l’apprentissage par renforcement. En gros, l’IA joue des millions de parties contre elle-même, et elle apprend de ses erreurs. C’est comme ça que Libratus est devenue imbattable.

Une autre approche utilise des réseaux de neurones, qui imitent le fonctionnement du cerveau humain. L’IA apprend à reconnaître des motifs dans les actions des joueurs, un peu comme un détecteur de mensonges. Flippant, non ?

Mais les IA ne se contentent pas d’apprendre des stratégies existantes. Elles sont aussi capables d’innover, de développer des tactiques inédites. C’est ce qu’on appelle l’intelligence artificielle générative. En 2019, une IA nommée Pluribus a même inventé une nouvelle façon de bluffer, qui a laissé les pros sur le carreau !

Vous vous demandez peut-être : tout ça, c’est bien joli, mais ça sert à quoi, une IA qui sait jouer au poker ? Eh bien, figurez-vous que les techniques développées pour le poker ont des applications bien au-delà des tables de jeu.

Prenez le domaine de la finance, par exemple. Les algorithmes de trading utilisent des méthodes similaires pour prendre des décisions en situation d’incertitude. Ou encore les négociations diplomatiques : une IA entraînée au poker serait redoutable pour décrypter le bluff de l’adversaire !

Mais revenons à nos joueurs de poker. Comment ont-ils réagi face à ces IA surpuissantes ? Certains ont vu leur réputation s’effondrer, comme ce joueur professionnel qui s’est fait laminer par Libratus. D’autres ont choisi de s’adapter, d’utiliser les IA comme sparring-partners pour améliorer leur jeu.

Car c’est là que les IA de poker révèlent leur véritable potentiel : en tant qu’outils d’entraînement pour les joueurs humains. Imaginez : vous pouvez affronter une IA calibrée à votre niveau, qui vous challenge sans vous écraser. De quoi progresser à vitesse grand V !

Bien sûr, il y a aussi des joueurs qui crient au scandale, qui accusent les IA de « tuer le jeu ». Mais est-ce vraiment le cas ? Après tout, le poker a toujours été un jeu en évolution, où les stratégies se renouvellent sans cesse. Les IA ne font qu’accélérer le mouvement.

Et puis, soyons honnêtes : le poker, ce n’est pas qu’une affaire de maths et de probabilités. C’est aussi un jeu de psychologie, d’intuition, de prise de risque. Des qualités profondément humaines, qu’aucune IA ne pourra jamais totalement simuler.